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La fin des géomètres-topographes ?

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Message 1 sur 8
patrick.emin
2466 Visites, 7 Réponses

La fin des géomètres-topographes ?

Le paiement au temps de travail, quand les appareils de numérisation 3D font le travail à la vitesse de l'éclair, est-il encore opportun ?

 

C'est cette très intéressante discussion que lance le site "Numérisation 3D et construction".

 

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Et vous, comment voyez vous l'avenir du métier de géomètre-topographe ?


Patrick Emin animateur de la communauté francophone


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7 RÉPONSES 7
Message 2 sur 8
-didier-
en réponse à: patrick.emin

Bonjour à toutes et à tous

Ceci n'est pas une "réponse", c'est un avis sur la question posée, c'est mon avis, plus ou moins bien expliqué, et je le saurai en lisant les éventuels commentaires.
Car ce sujet peut devenir une polémique, ce qui n'est pas du tout mon état d'esprit, j'essaie de traiter sereinement ce sujet.

Le terme "arpenteur" est quelque peu déplacé. Durant les cinq dernières décennies au cours desquelles j'ai sévi on ne m'a jamais appelé ainsi mais c'est pour le taquinage.
Ces techniques évoquées sont en pleine croissance et il est urgent de réfléchir à leur "démocratisation" je reprends les termes de l'article, personnellement j'aurais utilisé "popularisation".
En effet elles sont d'une très grande efficacité quant à la qualité des données restituées, et surtout en rapport avec le temps passé.
À propos de ce temps passé il faut bien détacher le temps de prise de vues, de mesures, de calage de la polygonale, de mise en place des cibles de calage, de nivellement complémentaire le cas échéant, car ces tâches sont chronophages et ne sont que rarement citées lorsqu'on évoque ces techniques de LiDAR ou de photogrammétrie et pourtant on ne peut pas faire sans.
Penser aussi au post-traitement, là aussi il y a matière à y passer des heures, voire des jours, et sans négliger qu'il faut des machines ultraperformantes qui impliquent un investissement conséquent.
Qui dit investissement dit rentabilité des investissements et on arrive dans le sujet de l'article, quid de la rémunération ?

Je dirais qu'elle se décide lors du devis et qu'il n'est pas nécessaire d'être un expert pour comprendre les différences de prix.
Ce qui est cité dans l'article en tant que "journée d’intervention" pour un topographe tient plus de la prestation de service par fourniture d'un technicien avec son matériel que réellement "le travail fourni en une journée" ce dernier pouvant varier d'un facteur 10 suivant les conditions, météo, environnement, accessibilité, étendue des travaux…
La personne qui commande ce genre de travail est un professionnel, elle sait à quoi s'attendre et que le prix sera plus en considération de la superficie à traiter, de la précision attendue et des fichiers livrables, par exemple avec ou sans mise en place des ortho-photos dans le cas d'un LiDAR que réellement le temps passé sur site qui n'est que la partie visible de l'iceberg.
On ne parle pas là de Géomètres-Experts et d'opérations de bornages qui restent l'image de marque affectée aux "arpenteurs".

Maintenant il ne faut pas croire qu'abondance de points signifie qualité du relevé, je prendrais l'exemple d'un relevé de terrassement qui sera hyper efficace au GPS (temps réel) avec deux lignes bas et haut de talus et dessin d'un MNT simpliste pour sortir des valeurs en dizaines de mètres-cubes.
Si j'envoie un topo sur le terrain me relever ces deux lignes, une heure après (ce n'est pas une façon de parler) j'ai le volume de terre mis en place. Le Lidar le ferait aussi, mais c'est prendre un canon pour tuer une mouche avec la certitude de rater la mouche par-dessus le marché.
Pour un levé de base je suis complètement d'accord que ces techniques éclipsent la topographie terrestre, mais on en a besoin au début du chantier seulement, éventuellement à la fin pour les "as-built" et encore ce n'est pas vraiment certain, mais on peut en discuter.

Tout ça pour dire que depuis trente ans la "technique" en topographie a tellement évolué que les topographes ont fait évoluer parallèlement leurs modes de rémunération en parlant de "nombre de points", de "taille du nuage", de superficie relevée, on ne parle plus guère de temps passé.
J'ai mis entre guillemets le mot "technique" car je parlerais plus d'outils que de technique en l'occurrence, la "technique" de topométrie étant inchangée, c’est l'outil qui change, comme il y a eu un changement de rendement entre la traction hippomobile dans l'agriculture et l'apparition des chevaux-vapeur.

On a eu ce débat lors de la massification des outils de DAO en comparaison de dessin manuel à une certaine époque (comprise dans les décennies évoquées en préambule)

Pour finir sur une note qui risque de froisser, mais j'aime le risque, ces outils ne sont pas à traiter à la légère, car le résultat peut devenir insatisfaisant si on perd de vue la chaîne de préparation citée plus haut.
Je ne vise ni ne nomme personne, je parle de principe, car au même titre que lors de la mise en place de la loi "Carrez" une génération spontanée de "professionnels" équipée de "laser" est apparue. 
Aujourd'hui on va trouver tout un chacun s'autoproclamant expert dans ce domaine (surtout les drones et la photogrammétrie) et les risques de mauvaise qualité du travail ne seront mesurés que lors de sinistres qui n'apparaitront que dans quelques années. Un mauvais calage de polygonale, un nivellement incertain, des cibles mal calibrées donneront toujours un résultat très joli à l'écran, vraiment très joli, mais lors des travaux, quelque temps plus tard, les problèmes apparaitront, car les études auront été réalisées sur un canevas erroné.

La métaphore que j'emploie souvent pour expliquer ce qu'est un "expert" est celle-ci : j'ai mon permis de conduire les poids-lourds, je suis capable de prendre un camion et de le conduire de Lille à Marseille si je ne quitte pas l'autoroute. Mais je ne suis pas en mesure de faire le dernier kilomètre dans les petites rues et moins encore la manœuvre experte de faire reculer le véhicule articulé dans la cour de livraison, je ne suis donc pas apte à être un transporteur et pourtant j'ai bien fait 99.9 % du travail. À méditer.

Amicalement

 

 

 

Éternel débutant.. my site for learning : Programmer dans AutoCAD

Didier Aveline

EESignature

Message 3 sur 8
braudpat
en réponse à: patrick.emin

Hello @-didier- et @patrick.emin 

 

1) Moi qui ne suit pas du tout Geometre (Informaticien a la base), j'adore ta reponse !

 

2) Je vois un autre probleme avec tous ces gadgets electroniques et magnifiques logiciels "qui font tout" (sauf le cafe) :

Prendre un peu de recul quand on voit le resultat et se poser la question :

le resultat fourni est il "possible / acceptable / concevable / etc" ...

 

La Sante, Bon Lundi, Bye, Patrice

 

 

Patrice ( Supporting Troops ) - Autodesk Expert Elite
If you are happy with my answer please mark "Accept as Solution" and if very happy please give me a Kudos (Felicitations) - Thanks

Patrice BRAUD

EESignature


Message 4 sur 8
-didier-
en réponse à: braudpat

Bonjour @braudpat 

 

Je me permets d'insister sur ce point, car le syndrome de "c'est à l'écran... c'est forcément bon"
atteint pas mal de monde chez les utilisateurs, l'esprit critique n'est pas réflexe.

À l'heure où les gens ne se posent aucune question en regardant une vidéo YouTube de pur deepfake
ils ne sont pas près de se demander si les millimètres affichés dans AutoCAD sont illusoires ou réels.

 

Amicalement

Éternel débutant.. my site for learning : Programmer dans AutoCAD

Didier Aveline

EESignature

Message 5 sur 8
lionel.perrin
en réponse à: -didier-

Bonjour à vous, 

Pour travailler et former de plus en plus de clients qui utilisent des drones et autres méthodes d'acquisition de nuages de points, le problème ne vient pas de payer la prestation d'acquisition, mais la prestation dans sa globalité, c'est à dire la livraison d'un résultat de levé exploitable. 

Exemple cas client : Un levé de carrière qui se faisait en 6h plus quelques heures de traitement au bureau pour avoir une surface 3d exploitable. Le client met aujourd'hui environ 10 min de vol pour faire l'acquisition mais mettra autant de temps qu'avant en post traitement pour nettoyer le nuage, traiter les lignes de crête et pied de talus et sortir un MNT exploitable. 

Le gain pour le client alors ? La mise en sécurité dans son cas pour le levé au milieu des véhicules de carrières. 

Pour les autres cas le problème est toujours le même, le post traitement afin d'avoir d'avoir une surface 3d du sol exploitable pour les infrastructures. Je vois encore aujourd'hui trop de peu de nuages de points exploitable car le post traitement coute cher.

Message 6 sur 8
johanne.gratton
en réponse à: patrick.emin

Bonjour,

j'aurais une petite question sur les données LIDAR : En milieu boisé, est-ce que ça prends vraiment l'élévation du sol ou bien la canopée (cime des arbres) ?

La réponse joue pour beaucoup dans le cas d'une modélisation pour stabilité de talus.

Et explique donc pourquoi un relevé fait par un humain serait encore de mise. 😉

Message 7 sur 8

Bonjour @johanne.gratton ,

 

Le sujet du LIDAR et de la canopée est un sujet vaste, je vous invite à creuser le sujet dans la thèse https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01227830 (Chapitre 2 notamment).

De façon simplifiée les allers-retours de faisceaux peuvent être qualifiés et discriminés pour la création de surface MNT ou MNE par rapport à un facteur colorimétrique par exemple.

 

Sur le sujet initial du post, il y pas de "fin", il y a "juste" une adaptation/adaptabilité au changement avec toutes les évolutions technologiques associées.

Les cabinets de géomètre évoluent, se diversifient et apportent leurs expertises métiers et la vision du bon outils pour le juste besoin vis-à-vis des ”nouveaux arpenteurs” de l'article.

 

Cdt

Guillaume DESMEDT | BIM Infra Guy
Message 8 sur 8

Bonjour, vos réflexions sont très intéressantes, et il est certain que le métier de géomètre-topographe et géomètre-expert a beaucoup évolué ces dernières années.

Les drones et scanners 3D d'entrée de gamme sont désormais vendus à des prix abordables, très (trop ?) facile à utiliser (souvent une seul gros bouton start / stop), et les logiciels sont accessibles (on clique, on attend, et on a un petit feu vert ou feu rouge si le calcul s'est bien passé ou non).

 

Les géomètres font désormais face à une nouvelle concurrence moins qualifiée mais qui propose des prestations similaires sur le papier. Bien souvent les clients n'ont pas de moyens de vérifier les résultats, et la plupart du temps cela ne pose pas de problème. Mais @-didier- l'a très bien dit, les risques ne sont mesurés que lors d'un sinistre...

 

Cela étant dit, ce n'est pas la fin des géomètres-topographes pour autant. Ils sont souvent les seuls à savoir prendre du recul sur les résultats (on va plus loin que le feu vert / feu rouge), à mettre en place des méthodes de contrôles dignes de ce nom, ou encore à proposer du géoréférencement (notion qui échappe à beaucoup).

Les géomètres-experts vont encore un peu plus loin de par la délégation de service public qui leur incombe, les assurances dont ils disposent pour les chantiers critiques, et leurs connaissances en foncier (bornage, division, copropriété, ...).

Guillaume Berson
Autodesk

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