Bonjour à toutes et à tous
Ceci n'est pas une "réponse", c'est un avis sur la question posée, c'est mon avis, plus ou moins bien expliqué, et je le saurai en lisant les éventuels commentaires.
Car ce sujet peut devenir une polémique, ce qui n'est pas du tout mon état d'esprit, j'essaie de traiter sereinement ce sujet.
Le terme "arpenteur" est quelque peu déplacé. Durant les cinq dernières décennies au cours desquelles j'ai sévi on ne m'a jamais appelé ainsi mais c'est pour le taquinage.
Ces techniques évoquées sont en pleine croissance et il est urgent de réfléchir à leur "démocratisation" je reprends les termes de l'article, personnellement j'aurais utilisé "popularisation".
En effet elles sont d'une très grande efficacité quant à la qualité des données restituées, et surtout en rapport avec le temps passé.
À propos de ce temps passé il faut bien détacher le temps de prise de vues, de mesures, de calage de la polygonale, de mise en place des cibles de calage, de nivellement complémentaire le cas échéant, car ces tâches sont chronophages et ne sont que rarement citées lorsqu'on évoque ces techniques de LiDAR ou de photogrammétrie et pourtant on ne peut pas faire sans.
Penser aussi au post-traitement, là aussi il y a matière à y passer des heures, voire des jours, et sans négliger qu'il faut des machines ultraperformantes qui impliquent un investissement conséquent.
Qui dit investissement dit rentabilité des investissements et on arrive dans le sujet de l'article, quid de la rémunération ?
Je dirais qu'elle se décide lors du devis et qu'il n'est pas nécessaire d'être un expert pour comprendre les différences de prix.
Ce qui est cité dans l'article en tant que "journée d’intervention" pour un topographe tient plus de la prestation de service par fourniture d'un technicien avec son matériel que réellement "le travail fourni en une journée" ce dernier pouvant varier d'un facteur 10 suivant les conditions, météo, environnement, accessibilité, étendue des travaux…
La personne qui commande ce genre de travail est un professionnel, elle sait à quoi s'attendre et que le prix sera plus en considération de la superficie à traiter, de la précision attendue et des fichiers livrables, par exemple avec ou sans mise en place des ortho-photos dans le cas d'un LiDAR que réellement le temps passé sur site qui n'est que la partie visible de l'iceberg.
On ne parle pas là de Géomètres-Experts et d'opérations de bornages qui restent l'image de marque affectée aux "arpenteurs".
Maintenant il ne faut pas croire qu'abondance de points signifie qualité du relevé, je prendrais l'exemple d'un relevé de terrassement qui sera hyper efficace au GPS (temps réel) avec deux lignes bas et haut de talus et dessin d'un MNT simpliste pour sortir des valeurs en dizaines de mètres-cubes.
Si j'envoie un topo sur le terrain me relever ces deux lignes, une heure après (ce n'est pas une façon de parler) j'ai le volume de terre mis en place. Le Lidar le ferait aussi, mais c'est prendre un canon pour tuer une mouche avec la certitude de rater la mouche par-dessus le marché.
Pour un levé de base je suis complètement d'accord que ces techniques éclipsent la topographie terrestre, mais on en a besoin au début du chantier seulement, éventuellement à la fin pour les "as-built" et encore ce n'est pas vraiment certain, mais on peut en discuter.
Tout ça pour dire que depuis trente ans la "technique" en topographie a tellement évolué que les topographes ont fait évoluer parallèlement leurs modes de rémunération en parlant de "nombre de points", de "taille du nuage", de superficie relevée, on ne parle plus guère de temps passé.
J'ai mis entre guillemets le mot "technique" car je parlerais plus d'outils que de technique en l'occurrence, la "technique" de topométrie étant inchangée, c’est l'outil qui change, comme il y a eu un changement de rendement entre la traction hippomobile dans l'agriculture et l'apparition des chevaux-vapeur.
On a eu ce débat lors de la massification des outils de DAO en comparaison de dessin manuel à une certaine époque (comprise dans les décennies évoquées en préambule)
Pour finir sur une note qui risque de froisser, mais j'aime le risque, ces outils ne sont pas à traiter à la légère, car le résultat peut devenir insatisfaisant si on perd de vue la chaîne de préparation citée plus haut.
Je ne vise ni ne nomme personne, je parle de principe, car au même titre que lors de la mise en place de la loi "Carrez" une génération spontanée de "professionnels" équipée de "laser" est apparue.
Aujourd'hui on va trouver tout un chacun s'autoproclamant expert dans ce domaine (surtout les drones et la photogrammétrie) et les risques de mauvaise qualité du travail ne seront mesurés que lors de sinistres qui n'apparaitront que dans quelques années. Un mauvais calage de polygonale, un nivellement incertain, des cibles mal calibrées donneront toujours un résultat très joli à l'écran, vraiment très joli, mais lors des travaux, quelque temps plus tard, les problèmes apparaitront, car les études auront été réalisées sur un canevas erroné.
La métaphore que j'emploie souvent pour expliquer ce qu'est un "expert" est celle-ci : j'ai mon permis de conduire les poids-lourds, je suis capable de prendre un camion et de le conduire de Lille à Marseille si je ne quitte pas l'autoroute. Mais je ne suis pas en mesure de faire le dernier kilomètre dans les petites rues et moins encore la manœuvre experte de faire reculer le véhicule articulé dans la cour de livraison, je ne suis donc pas apte à être un transporteur et pourtant j'ai bien fait 99.9 % du travail. À méditer.
Amicalement